De graves inondations en plus de la guerre et de la famine sont en cours dans le Darfour-Nord. Des chercheurs de l’université de Yale aux États-Unis, spécialistes des questions humanitaires, ont montré grâce à des images satellites l’ampleur des zones inondées par les pluies diluviennes ainsi que les dégâts causés à al-Fasher. Des maisons, écoles, hôpitaux et marchés sont inondés ainsi que dans le mégacamp de déplacés internes de Zamzam où s’entassent 500 000 personnes.
L’eau est brune, pleine de boue et souillée aux excréments humains et d’animaux. Elle a déjà envahi une surface équivalente à 125 terrains de football dans l’immense camp de déplacés de Zamzam et atteint neuf des treize points d’eau où s’alimentent les populations. Voilà ce que montrent les images satellites étudiées par les équipes de Nathaniel Raymond, à la tête du laboratoire de recherches humanitaires à l’université de Yale.
Risque d’épidémie
« L’arrivée de milliers de déplacés internes qui fuient la ville d’al-Fasher vers le camp de Zamzam fait que des personnes se sont mises à déféquer dans des latrines en plein air. Cela signifie que l’eau de ces inondations a potentiellement été en contact avec ces endroits contaminés », explique-t-il. Cela augmente le risque de diarrhées aiguës, ce qui peut mener à la mort de milliers de personnes si cela devient une épidémie.
Choléra
En 1994, rappelle le chercheur, l’épidémie de choléra dans le camp de Goma juste après le génocide au Rwanda, a causé la mort de 12 000 personnes qui survivaient dans les mêmes conditions, en seulement quelques semaines. Et il ajoute « Franchement, c’est un miracle que cela ne soit pas encore arrivé ici. »
Source: Rfi
Fatou Kiné Loum