Il y a des nouvelles qui secouent la toile, mais il y a celles qui la déchirent carrément. L’annonce hier de la nomination de « Nit Doff » et « Kilifeu » à des postes de Président du conseil d’administration (Pca) a fini de provoquer un séisme dans l’arène politique sénégalaise. Et pour cause : aucun politicien de métier n’aurait cru que ces deux figures du rap, plus connues pour leurs punchlines, se retrouveraient un jour à la tête d’institutions clés du pays.
Le Sénégal, terre d’inattendus et de rebondissements, semble avoir franchi un pas de géant en ouvrant la République à des artistes. Eh oui, « Fou malade » siège au prestigieux CESE, depuis des mois. Macky Sal est passé par là ! Vive d’une révolution ou d’une comédie nationale.
Les appels à candidatures, c’est-à-dire les nominations fruit de longues réflexions, de consultations approfondies et de critères rigoureux étaient tant attendus. Hélas, restons encore sur ce théâtre de l’absurde politique, où même les plus grands dramaturges peineraient à trouver l’inspiration.
En tout cas, Kilifeu, artiste engagé, rappeur, va bien superviser la gestion du Grand Théâtre national. J’ose espérer qu’il est conscient de l’ampleur de ses nouvelles fonctions ? Mais de toutes les façons, il peut quand même toujours improviser, bien sûr ! Et c’est là que le génie sénégalais et surtout l’inspiration de nos artistes prennent tout leur sens. Nitt Doff, lui, est visiblement recomposé après avoir été maintes fois envoyé au « jail » en défendant le Projet.
Il ne serait donc pas surprenant de voir prochainement des cérémonies officielles avec une bande sonore 100 % rap, des discours où les messages percutants remplaceraient les phrases convenues, et des décisions prises sur un coup de tête, ou plutôt sur un coup de micro.
Mais finalement, tout ceci n’est peut-être pas si absurde que cela. Après tout, le monde entier nous envie notre créativité et notre capacité à réinventer les choses. Le grand Youssou Ndour aussi fut ministre de la République. Notre Sénégal est en mode PCA (Pas Comme Avant). Les politiques ne sont plus les seuls maîtres du jeu.
Source: Seneweb
Fatou Kiné Loum