L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), avec l’appui de l’Union Européenne a organisé ce mercredi 26 février 2025, un atelier de restitution du projet portant sur l’application la loi relative à la criminalisation du viol et de la pédophilie. L’objectif de cette rencontre a été de faire le point sur l’exécution du projet et surtout de présenter les principaux résultats en fin de parcours.
Depuis 2023, sur financement de l’Union Européenne, l’AJS déroule le projet. Ainsi, Aminata Fall Niang présidente de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) revient sur l’importance de l’atelier qui marque la fin du déroulement du projet. « Nous sommes dans un atelier de restitution d’une étude que nous avons entrepris dans le cadre d’un projet que nous développons et qui a été initié en 2022 et lancé en 2023 avec l’appui de l’UE. Ce projet concerne la vulgarisation de la loi de 2020 relative à la criminalisation, du viol et de la pédophilie. Le projet tire à sa fin et l’étude sur l’application procédurale et judiciaire et l’application effective de cette loi de 2020, les difficultés rencontrées sont l’objectif de cet atelier d’aujourd’hui pour marquer la fin du projet », a-t- elle déclaré insistant sur les difficultés rencontrés au cours du déroulement.
« Les difficultés sont relatives à l’instruction et aux problèmes de collecte de preuves et de disponibilité de ces preuves pour éviter qu’avec la longueur de la procédure les preuves se perdent, on note également l’insuffisance des juges d’instruction pour pouvoir prendre en charge tous ces dossiers. Il faut ajouter aussi que le certificat médical est un élément de preuve et en matière pénal, il faut rassembler le maximum de preuves avant de pouvoir poursuivre quelqu’un et surtout le retenir comme fautif et le sanctionner. Donc je précise que les preuves sont extrêmement importantes en matière pénal et le certificat médical n’est qu’un élément de preuve parmi d’autres d’une agression sur une personne mais pas forcément d’un viol. Le certificat médical ne dit pas qu’il y’a viol mais, une agression sexuelle sur une personne avec des blessures et d’autres éléments qui prouvent cette conjonction sexuelle » a-t- elle ajouté concluant.
« Concernant les cas de viols, les chiffres ne sont pas exacts mais il faut reconnaitre qu’avec l’évolution les cas de viols augmentent. Sur ce point, la loi ne peut pas suffire c’est pourquoi il faut retenir que l’objectif de cette étude c’était de voir les obstacles qui se posent par rapport à l’application de la loi, par rapport à son effectivité mais elle n’a pas faite une étude des causes de viols. D’où l’objectif de cet atelier à mettre l’accent sur la loi et les obstacles en matière procédurale et d’application judiciaire ».