L’ex-masseuse Adji Sarr qui accuse Ousmane Sonko de viols sort du bois. Dans un entretien avec L’OBS, Adji Sarr crie sa détresse : « Je n’en peux plus, je veux tourner cette page ».
« J’ai la vie dure. Je suis dans un dossier où tout le monde refuse de prendre ses responsabilités. L’Etat refuse de prendre ses responsabilités. Parce que l’Etat ne veut pas que les gens pensent que c’est un complot contre Ousmane Sonko (…) Je suis obligée de prendre des appartements. Je vis en cachette. Je déménage tout le temps parce que j’ai peur des représailles », a-t-elle confié.
Elle ajoute, dépitée : « depuis que le juge d’instruction a envoyé notre dossier devant la Chambre criminelle, je n’ai plus aucune nouvelle. Je suis là comme tous les Sénégalais. J’attends le jour du procès qui n’est même pas encore fixé. J’en ai marre de cette situation. J’ai peur d’avoir une déception, vu le comportement de Ousmane Sonko envers la justice. »
« Si l’Etat n’est pas capable de gérer un dossier de diffamation ce n’est pas un dossier qui a causé 14 morts qui sera alors jugé »
« On n’a vu que ces derniers jours les manifestations se multiplient. Je ne dirai pas que je n’ai pas confiance en eux, mais j’ai peur. Ce n’est pas ce que j’attendais. Si l’Etat n’est pas capable de gérer un dossier de diffamation dans lequel un ministre de la République est impliqué, ce n’est pas un dossier qui a causé 14 morts qui sera alors jugé. »
« Si le dossier en diffamation n’est pas jugé, je prendrai une décision »
« Je ne suis plus sûr de rien. Franchement, j’ai peur que l’Etat négocie avec Sonko pour mettre de côté notre dossier. Si le dossier en diffamation n’est pas jugé, je prendrai une décision. Je suis jeune, j’ai besoin de vivre comme tous les jeunes de mon âge. Je ne peux pas m’enfermer tout le temps entre quatre murs, comme une prisonnière… »