Sitor Ndour a été acquitté hier par le juge de la Chambre criminelle. Evidemment, le dossier ne sera pas clos. Le Parquet ne compte pas lâcher sa proie. Il a décidé d’interjeter appel de la décision qui a été rendue hier. Pour le ministère public, c’est une question de cohérence alors qu’il avait requis 10 ans de réclusion criminelle. Mais, les arguments n’ont pas convaincu le juge.
Selon le Parquet, il y a la nécessité de défendre les intérêts de la présumée victime et une manière de respecter les traités et conventions par le Sénégal dans ce domaine, surtout que le Sénégal a criminalisé le viol depuis 2020. Dans ses réquisitions lors du procès, il avait révélé que «tout est parti d’une dénonciation, matérialisée par une plainte. Ce qui s’est passé, l’accusé et la plaignante en ont largement parlé devant votre juridiction. C’est une mineure (16 ans) qui revenait d’un village et qui cherchait un travail. Et c’est Sitor Ndour qui devient son patron. A.D séjourna dans le domicile de Sitor pendant 72 heures».
Pour lui, la conjonction sexuelle «par surprise ou par force a été confirmée par la première personne qui a consulté la fille et qui a constaté des traces de sperme. Et surtout que la déclaration de la fille a été constante et invariable dès les premières heures. Et la plupart de ses dires ont été confirmés par l’accusé lui-même devant votre barre. Oui a déclaré ceci : «Tout ce que A. D a dit est vrai, sauf la pénétration. Et c’est normal que l’accusé refuse cela».
Il cite «l’acte de violence matérialisé par la marque sur le bras de la fille. Cette blessure n’est pas imaginaire, c’est réel. Quand la fille dit qu’il m’a plaquée et tordu la main, et les blessures (…) les marques de rougeur ont été également confirmées ». Lors de son réquisitoire, il avait soutenu que «depuis le début, la volonté manifeste de Sitor était d’étouffer l’affaire. Il dit que c’est un coup monté pour lui nuire politiquement. Qu’il nous dise qui sont les commanditaires».