Le départ du député de Rewmi du groupe parlementaire Bby remet au goût du jour le débat sur la majorité parlementaire que détenait le camp présidentiel. Du point de vue arithmétique, Bby ne compte que 82 députés contre 80 pour Yewwi askan wi et Wallu réunis auxquels il faut ajouter les 3 députés non-inscrits.
Depuis hier, le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby) n’est plus majoritaire au sein de l’Hémicycle du point de vue du nombre de députés. Le camp présidentiel ne compte désormais que 82 parlementaires alors que les groupes de l’opposition Yewwi Askan Wi (Yaw) et Wallu comptabilisent ensemble 80 représentants du Peuple auxquels il faut ajouter leurs 3 collègues non-inscrits.
Cette nouvelle situation découle de la décision de Mme Mariétou Dieng de quitter le groupe de la majorité pour devenir député non-inscrit, à la suite des démissions de son leader, Idrissa Seck de la présidence du Cese et de la conférence des leaders de Bby. Mais aussi du départ déjà acté de ses deux camarades de parti et ministres dans le gouvernement du Pm Amadou Ba : Yankhoba Diattara (Sports) et Aly Saleh Diop (Elevage).
Selon Le Quotidien qui écrivait déjà que ce départ du seul député de Rewmi et membre du groupe Bby, s’il venait à être acté, ne manquerait pas d’avoir des conséquences au niveau de l’Hémicycle, au point même de remettre en cause l’existence de la majorité parlementaire que revendique Bby.
Une revendication renforcée alors par l’alliance nouée avec Bokk gis-gis, le parti de l’ancien président du Sénat, Pape Diop, qui avait décidé au lendemain des Législatives, de rejoindre le camp présidentiel à l’Assemblée nationale pour la préservation de la paix et de la stabilité du pays.
Des questions avaient aussi surgi : autour de quel nombre de députés va se retrouver la majorité présidentielle afin de pouvoir faire passer les projets de loi du gouvernement ? La perte (?) de deux députés par le groupe Yewwi askan wi peut-elle aussi constituer un avantage pour Benno en cas de nouvelle alliance Yewwi-Wallu à l’Assemblée nationale ? Bby va-t-elle bénéficier d’une alliance tacite avec Wallu, sous-tendue par le futur projet de loi d’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall ?
Toutes ces interrogations ont leur raison d’être. Mais toujours est-il qu’une «mésentente continue» entre les groupes parlementaires de l’opposition, Yaw et Wallu, pourrait profiter dans une large mesure au camp présidentiel au niveau de la Place Soweto. Ce qui se traduirait par le déroulement sans accroc de l’actuelle législature. Une lisibilité du jeu parlementaire, en d’autres termes.
Encore que faudrait-il que l’Assemblée nationale recommence à fonctionner normalement avant la fin de la session ordinaire ouverte depuis le mois d’octobre dernier, pour qu’on puisse faire une bonne lecture des attitudes et autres actes des acteurs de cette institution. Les prochains mois au sein de l’Hémicycle sont à scruter avec beaucoup d’attention.