Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (COSEDDH) se sont prononcés, dans un communiqué, sur les nombreuses arrestations à la suite de l’annonce du verdict du procès pour viol impliquant le leader de l’opposition Ousmane Sonko.
Selon les défenseurs des droits humains, avant même cette décision de justice, des vagues d’emprisonnements de militants et sympathisants de l’opposition, d’activistes et de journalistes ont été notés. Ainsi les journalistes Pape Ndiaye, Sérigne Saliou Guéye et Ndéye Maty Niang sont toujours en détention et, selon les dirigeants du parti politique PASTEF, plus de cinq (500) de leurs membres seraient actuellement en détention.
Aliou Sané, Coordonnateur du Mouvement Y’en a marre et vice-coordonnateur du Front des Forces vives du Sénégal (F24) a été interpellé le lundi 29 mai alors qu’il participait à une manifestation pacifique contre le blocus imposé au domicile de Ousmane Sonko et est inculpé pour « actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à entraîner des troubles politiques graves ». Il a été mis en liberté provisoire. Une situation qu’ils considèrent comme des violations graves des droits humains.
‘’Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains et la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains rappellent à l’Etat du Sénégal que les faits ci-dessus décrits constituent des violations graves des droits de l’homme qui enfreignent les dispositions des Lignes directrices sur la Liberté d’association et de réunion en Afrique, de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples en ses articles 4, 5, 6, 9, 11, 13, des articles 2.1, 2.3 a), 3, 5, 6, 9, 15, 19 […] du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, dont l’État du Sénégalais est partie’’, soutiennent-ils.
Ces derniers lancent un appel à l’Etat du Sénégal à se conformer à ses engagements internationaux en droits de l’homme en procédant à la remise en liberté immédiate des journalistes Pape Ndiaye, Serigne Saliou Guèye et Ndéye Maty Niang et de toutes les personnes interpellées alors qu’elles exerçaient leurs droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique. Ils demandent aussi l’abandon des poursuites contre Aliou Sané, Coordonnateur de Y en a marre et Vice-coordonnateur du F24, au respect de la liberté de la presse.