Le grade des sceaux, Ismaila Madior Fall, a affectés à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), les greffiers Mes Ameth Touré, précédemment en service au tribunal de grande instance de Saint Louis et Moussa Kouyaté, précédemment en service au tribunal de grande instance de Kaolack. Une décision qui risque de créer des polémiques car, pour bon nombre d’observateurs, cette juridiction spéciale, remise en orbite par le président de la République, n’a plus sa raison d’être.
Selon des sources, Ameth Touré et Moussa Kouyaté sont consécutivement chargés de revendications du Sytjust et représentant à Kaolack dudit syndicat. Ils rejoignent à cette juridiction leur secrétaire général, El Hadji Boun Ayé Malick Diop et Souleymane Jules Guèye.
D’après toujours le communiqué de l’Untj, ces derniers gagnent « des indemnités mensuelles largement supérieures aux salaires de leurs collègues qui supportent la charge de travail dans des bureaux et salles d’audience très souvent inadéquats».
Des primes mensuelles qui varient, selon des estimations, entre 400 et 500 mille francs Cfa. Une faveur qui risque de déclencher une grogne dans les rangs des greffiers et corps assimilés. De plus, cette juridiction spéciale, depuis la condamnation de Karim Wade, fils de l’ancien chef de l’Etat, est dormante. Elle n’a instruit aucune autre procédure depuis 2015.
« Ce qui est plus honteux dans ce mouvement, c’est que d’autres collègues sont déchargés ou promus à la Crei, juridiction non fonctionnelle pour défaut de contentieux », a dénoncé, dans une déclaration, l’Union nationale des travailleurs de la justice (Untj).
Cet arrêté du ministre de la Justice a créé un vaste mouvement dans l’administration des greffes. Une soixantaine d’auxiliaires de justice ont été mutés dans les cours et tribunaux et dans l’administration générale.