Au lendemain du limogeage de Aminata Touré du CESE ,Macky Sall avait envoyé l’inspection générale d’État (IGE) (une équipe de six inspecteurs généraux) pour fouiller la gestion de l’institution.
Autrement dit, c’est bien Aminata Touré qui est directement visée par la mission de l’IGE qui s’est spécifiquement s’intéressée à la gestion 2020. Et selon les informations du journal Le Quotidien, l’IGE a épinglé Mimi Touré sur plus de 2 milliards FCFA. Cette s selon somme indique, L’AS, a été orientée vers des destinations inconnues.
L’enquête de l’IGE a fait également ressortir « une élaboration et une exécution du budget en marge des lois et règlements en vigueur », ayant entrainé des fonds budgétisés et dépensés vers des destinations inconnues. Sans oublier, selon l’IGE, une violation systématique des règles applicables en matière de de passation et d’exécution des marchés publics, et la signature et le paiement de contrat de communication sans intérêt ni contrepartie valable pour le CESE. En fait, ce sont plus de 167 millions FCFA qui ont été utilisés pour son image, renseigne le journal.
S’agissant des dépenses vers des destinations inconnues, l’IGE a repéré dans les comptes du CESE, des comptes libellés : « fonds d’intervention sociales » débités de plus d’un milliard FCFA 20 millions FCFA, ou « œuvres sociales » délaissées de plus de 642 millions FCFA, ou « Aides et Secours » qui avaient couté plus de 474 millions FCFA. A côté de ces anomalies, les Vérificateurs ont noté plusieurs retraits en liquide opérés par deux assistants de l’agent comptable du CESE. Lesdits retraits, qui vont de fin janvier 2020 à la fin de la même année, dépassent le milliard 400 millions FCFA.
Les personnes interrogées ont confié à l’IGE que tout l’argent a été remis à Mimi Touré, sans « aucune décharge ». Mieux, toutes les dépenses étaient exécutées à la demande de la présidente du CESE. Nommée présidente de ladite institution par décret numéro 2019-205 du 14 mai 2019, Mimi Touré avait remplacé à ce poste Aminata Tall avant d’en être limogée au profit d’Idrissa Seck, un an et demi plus tard.
Depuis lors, même si elle se réclame encore du parti au pouvoir, son discours tend à se radicaliser, en atteste sa dernière sortie publique à propos d’un éventuel troisième mandat du président Macky Sall ou encore l’acte posé à la fin de Rasa mission à la tête du CESE, de refuser de procéder à une passation de services avec son successeur, Idrissa Seck.
Mais la particularité, concernant l’ex Premier ministre de Macky Sall, Mimi Touré, c’est que tant lors de son entrée qu’à sortie du CESE, il n’y a jamais eu de passation de services, ou du moins, pas comme le veut la coutume républicaine entre un entrant et un sortant. En arrivant à la tête de l’institution après une mission d’Envoyée spéciale du président de la République, Mimi Touré avait remplacé une Aminata Tall qui avait du mal à faire passer la pilule de son limogeage. Une situation rendant quasiment difficile la cérémonie de passation de services entre les deux femmes fortes dont les affidés n’hésitaient pas à engager la bataille médiatique.
À l’arrivée de Idrissa Seck, la situation s’est répétée, cette fois-ci quand ce fut autour de Mimi Touré de céder la place à un ennemi juré, au point que les deux n’ont pas souhaité se croiser pour respecter la tradition républicaine, mais ont préféré plutôt se jeter des piques par presse interposée.