Deux dialogues parallèles étaient en cours au Sénégal. Le mouvement de forces vives du Sénégal (F24), qui dialoguait avec le peuple, a restitué vendredi ses conclusions issues des différentes commissions. Alors que le Dialogue national suivra ce samedi au Palais de la République. Les participants du dialogue du peuple ont mis en exergue l’inégibilité du chef de l’Etat, l’instrumentalisation de la justice, entre autres.
Ces échanges avec le peule sénégalais s’effectuent dans un contexte très tendu, après la condamnation du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, à deux ans ferme pour corruption de la jeunesse, suivie de violences inouïes, du début de ce mois, dans plusieurs localités du pays.
Au cours de ces travaux de restitution, deux points ont polarisé l’attention, la non candidature du chef de l’Etat en 2024 et l’instrumentalisation de la justice.
« C’est le dialogue du peuple, le peuple est totalement souverain, c’est le peuple du référendum de 2016 qui n’a pas donné droit à une nouvelle constitution mais qui avait dit que le mandat du président de la République était de cinq ans et qu’il ne pouvait y avoir plus de deux mandats consécutifs », a clarifié Dr. Abdourahmane Diouf.
A l’en croire, la volonté du pouvoir constituant s’impose toujours au corps constitué. Le pouvoir constituant, poursuit-il, c’est le pouvoir qui a la possibilité d’édicter une règle constitutionnelle, en l’occurrence, c’est le président de la République. Si Macky Sall demande son avis au Conseil constitutionnel, c’est pour le jeter en pâture, c’est un pouvoir constitué.
Les participants au dialogue du peuple, dont Mamoudou Ibra Kane, à l’instar des juristes de Macky qui mènent une offensive pour légitimer sa candidature, invite les juristes Sénégalais, comme le constitutionaliste, le Pr Serigne Diop, qui est d’ailleurs contre ce 3e mandat, « à se prononcer publiquement. On n’a pas besoin d’importer des professeurs ».